Fintech : cinq rachats de startups qui ont marqué l’année 2016-2017

Dernière mise à jour le 16 septembre 2022

L’actualité nous donne à nouveau raison : comme nous l’évoquions dans un article récent, Compte Nickel, la célèbre FinTech anti-banques, bat désormais le pavé sous pavillon BNP Paribas. Cette acquisition ne fait pas exception, puisque nombreuses sont les FinTechs qui cèdent à l’appétit des établissements financiers historiques. Fidor, Morning, Holvi, Leetchi, … depuis quelques mois, la tendance s’accélère, et ces cinq exemples en sont la preuve flagrante.

Il est loin, le temps où les FinTechs revendiquaient leur indépendance économique et morale vis-à-vis des banques traditionnelles. Depuis peu, ces deux écosystèmes se scrutent méticuleusement dans l’attente de savoir qui va bouger le premier. Mais les modes de pensée évoluent progressivement, comme le souligne Christophe Chazot, directeur monde de l’innovation chez HSBC : “Les FinTechs ne sont plus vues comme une menace […], mais comme une opportunité.” Et ça, de nombreux établissements traditionnels l’ont bien compris.

 

compte nickel

Le Compte Nickel dans la nasse de BNP Paribas

Certains acteurs parlent d’ores et déjà de transaction de l’année dans l’univers de la FinTech : le 4 avril dernier, BNP Paribas a officialisé l’acquisition 95% du capital de la startup à l’origine de Compte Nickel. Ce dernier est, comme il aime se présenter lui-même, un “compte sans banque” qui permet à tout un chacun de posséder un compte et une carte de crédit sans conditions de revenus. Elle se rapproche de la logique des cartes bancaires prépayées, que nous évoquons ici. Si le montant de la vente n’a pas été officiellement révélé, il pourrait flirter avec les 200 millions d’euros d’après les experts du secteur. BNP Paribas compte quadrupler le nombre de clients du Compte Nickel sur 3 ans, afin de tutoyer les 2 millions de comptes ouverts en 2020.

logo leetchi

La cagnotte en ligne Leetchi récupérée par le Crédit Mutuel Arkéa

Elle est sans doute le meilleur ami des cadeaux d’anniversaire et des pots de départ : la célèbre cagnotte Leetchi, fleuron de la FinTech Française, est depuis le 22 septembre 2015 sous la houlette du Crédit Mutuel Arkéa. Ce dernier a annoncé l’acquisition de 86% du capital de la startup fruitée, pour environ 50 millions d’euros. Officiellement, ce rachat visait à accélérer le développement à l’international de Leetchi, ainsi que le service Mangopay destiné aux professionnels. L’équipe dirigeante est restée en place à hauteur de 14% et continue de gérer la structure. Cependant, avec 86% du capital détenu par un grand groupe, il est possible que les choix stratégiques de la startup soient davantage orientés, et moins spontanés.

 

logo holvi

L’espagnol BBVA fait main basse sur Holvi

C’est en mai 2016 que le grand groupe espagnol s’est offert la banque en ligne Holvi, d’origine finlandaise, pour un montant estimé à 100 millions de dollars. À l’origine destinée exclusivement aux PME et entrepreneurs, Holvi a décidé de s’allier avec BBVA afin d’accélérer son implantation sur les marchés européens, après la Finlande, l’Autriche et l’Allemagne. Là aussi, Holvi continue de revendiquer son indépendance d’esprit afin d’effectuer son développement en toute cohérence avec sa ligne d’origine.

Fidor Bank

La banque communautaire Fidor dans l’escarcelle du groupe BPCE

BPCE ne rechigne devant aucun effort pour accomplir sa transformation digitale. Après le rachat de Pot Commun, Depopass et des négociations exclusives avec Payplug, le groupe Banque Populaire – Caisse d’Epargne a mis la main au portefeuille pour acquérir la startup allemande Fidor en juillet 2016, pour un montant confidentiel. Réputée 100% mobile et communautaire, la “première banque entre amis” s’adresse principalement aux jeunes, qui savent utiliser efficacement leur smartphone et les réseaux sociaux. Un moyen pour BPCE de se rapprocher d’une clientèle plus jeune, potentiellement plus facile à fidéliser sur le long terme. Ce rapprochement stratégique sera sûrement bénéfique aux deux structures.

 

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Morning, la FinTech toulousaine reprise par Edel

Morning fait partie de ces petites structures qui ont une grande ambition. Dans le cas de la néobanque toulousaine, le but était clair : changer le monde. Rien que ça. Et comme Eric Charpentier, le fondateur de Morning, le disait lui-même : “être dépendant d’une structure n’a aucun sens lorsque l’on veut changer le monde.” Peut-être que son monde a donc changé depuis le rachat de Morning par la banque Edel, filiale du groupe E. Leclerc, en février 2017. Cette fusion s’explique par le besoin en fond de roulement impérieux que subissait Morning, après un début d’année 2016 en fanfare et une fin d’année plus agitée. Cette reprise “forcée” risque de modifier les ambitions de Morning : on parle déjà d’une possible réorientation du projet vers une solution pour les professionnels.

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