La Fnac lance sa carte bancaire

Dernière mise à jour le 18 juin 2020

Jamais deux sans trois : le vieil adage populaire est de nouveau vérifié. Après Orange et Carrefour, c’est au tour de Fnac de sortir sa propre carte bancaire. Le champion français des produits culturels et high-tech a annoncé ce mardi 2 mai le lancement à venir de sa carte Fnac Mastercard. Cette dernière sera mise sur le marché grâce à la coopération signée avec le Crédit Agricole Consumer Finance.

Cette carte bancaire Fnac est un moyen de paiement adossé à un compte bancaire déjà existant : la Fnac ne devient pas une banque à part entière. La Fnac Mastercard se présente comme une carte de paiement classique, qui propose un ensemble de services et de garanties comme la plupart des cartes bancaires, le tout gratuitement. Le gros avantage est que les quelques 5 millions d’adhérents de la Fnac pourront bénéficier de chèques cadeaux dans les magasins Fnac. 1% du montant de tous les retraits et paiements réalisés grâce à la Fnac Mastercard est en effet crédit sur le compte fidélité, et transformable en chèques cadeaux.

La Fnac veut fidéliser la clientèle

La carte Fnac Mastercard est le nouvel outil mis en place par le célèbre groupe français afin de continuer à faire croître le nombre d’adhérents à sa carte fidélité. Valable trois ans, cette carte est rattachée directement au compte bancaire du client, Fnac Mastercardce qui simplifie les démarches et limite le caractère contraignant d’un compte supplémentaire à gérer. Elle est utilisable en France, à l’étranger, dans les distributeurs à billets ainsi que sur Internet, et propose des services simples tels que la personnalisation graphique, le paiement différé en début de mois suivant, le suivi en ligne ou le paiement sans contact, et ce gratuitement.

La grande spécificité réside évidemment dans ce petit point de pourcentage de nos achats qui vient alimenter notre compte client Fnac. Une offre exclusive qui pourrait bien faire des émules parmi les très nombreux consommateurs qui fréquentent régulièrement le magasin. Cette “cagnotte” qui se remplit à chaque transaction est encore assez peu répandue en France : on estime à 11% de nombre de Français membres d’un programme de la sorte. Plus connu sous le nom de “cashback“, ce système de cagnotte permet aux enseignes grand public d’augmenter leur volume global de ventes, tout en maîtrisant la rentabilité de leur investissement. Et elle permet aussi d’augmenter rapidement le chiffre d’affaires, en augmentant directement le pouvoir d’achat des clients dans l’enseigne concernée.

Après avoir gagné plus d’1,5 millions d’adhérents en moins de deux ans (sa plus forte progression depuis le début de son programme de fidélité emblématique), la Fnac espère entretenir la dynamique et continuer sur sa lancée aussi longtemps que possible. L’idée est aussi de retenir les nombreux adhérents qui ont récemment rejoint le programme, afin que leur engagement s’inscrive dans la durée et que leur attachement à la marque s’intensifie.

Résister face à Amazon et ses comptes Prime

Sur le marché américain, où le cashback est 6 fois plus répandu qu’en France, Amazon dispose déjà d’une énorme longueur d’avance. Le géant du e-commerce rembourse en effet jusqu’à 5% des achats effectués par ses clients en chèques cadeaux. Pour ce faire, il a signé un partenariat avec la célèbre Chase Bank, une banque d’investissement créée au XVIIIe siècle et déjà bien ancrée dans la réalité du monde numérique.Amazon Prime

Cette nouvelle carte bancaire fait aussi écho au rachat du groupe Darty par la Fnac en 2016. Une acquisition dictée par le bon sens, qui vise à rapprocher deux groupes aux activités historiquement proches, afin de résister aux offensives tarifaires des concurrents. Plusieurs ponts ont déjà été mis en place entre les deux enseignes (billetterie, cartes cadeau, retraits en magasins, produits & promotions croisés entre les deux enseignes, …). La carte Fnac Mastercard pourrait être un nouveau facteur de la synergie entre Fnac et Darty.

Se positionner sur un marché en pleine métamorphose

Si le secteur bancaire s’intéresse de prêt à la transition digitale, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, et les géants de la distribution l’ont bien compris. Amazon Pay, Apple Pay, Carrefour et sa carte C-Zam, Orange qui a annoncé l’ouverture de sa filiale Orange Bank le 6 juillet prochain, … La bataille fait rage, à coups de cartes bancaires à prix cassés, de crédits à tarifs préférentiels, d’offres de fidélité. Chacun fait preuve d’une imagination sans limites afin de capter et fidéliser les clients. BforBank et Fortuneo ont récemment étendu leur rayon d’action jusqu’aux crédits immobiliers, Monabanq vise une meilleure accessibilité pour ses clients handicapés,

Pour celles en manque d’imagination, il reste toujours une seconde option : mettre la main au portefeuille, pour racheter une bonne idée. C’est le cas de BNP Paribas, qui a mis près de 200 millions d’euros sur la table pour acquérir les “comptes sans banque” du Compte Nickel.

 

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