Bitcoin a été inventé pour se passer des banques centrales et de leur monnaie. L’idée que ces banques pourraient acheter du Bitcoin est de prime abord saugrenue. Ce serait le serpent qui se mange la queue, en quelque sorte.
Le régime des sanctions pourrait pousser des pays à se diversifier dans Bitcoin
Cependant, la fâcheuse habitude des États-Unis et de ses alliés d’imposer des sanctions et de geler des fonds pourrait changer la donne. Avant la Russie, le Venezuela et d’autres pays ont fait les frais de cette politique. Qui sera le prochain ? Certains pays ne veulent pas connaître la réponse. Ce qui pourrait les pousser à acheter des Bitcoins.
C’est en tout cas ce que pensent certains partisans des crypto monnaies. Leurs espoirs concernent particulièrement les États du Golfe. Ils sont les candidats parfaits vu les énormes réserves en dollars dont ils disposent et leurs relations souvent tendues avec l’Occident. Les journalistes de Politico derrière cet article affirment ne pas avoir découvert d’indices allant dans ce sens lorsqu’ils se sont rendus Abu Dhabi, malgré l’intérêt local pour les technologies liées à la blockchain.
Ils ont néanmoins découvert un papier rédigé par Matthew Ferranti, un doctorant en économie de Harvard. Il suggère ce qui est impensable : en plus de l’or, qui est l’assurance la plus logique selon lui, avoir un peu de Bitcoin serait tout à fait pertinent pour de nombreuses banques centrales.
Les journalistes ont rencontré Ferranti pour en savoir plus. Voici, en substance, ce qu’il a déclaré :
- Concernant l’abus des sanctions et leurs conséquences : les chiffres montrent qu’il s’agit d’une véritable préoccupation pour de nombreux pays, qui réfléchissent à des mesures vu qu’on peut être sanctionné pour des motifs nébuleux
- Or VS Bitcoin : Ferranti estime que l’or est préférable car il est moins volatile (5 fois moins, selon lui)
- Si l’or est préférable à Bitcoin, pourquoi les banques centrales devraient-elles acheter du BTC ? Selon Ferranti, vu l’absence de corrélation entre ces 2 actifs qui partagent de nombreuses caractéristiques, il est intéressant pour une banque centrale d’avoir aussi du Bitcoin dans une optique de diversification
- Pour les pays à l’infrastructure déficiente, Bitcoin permet de régler le problème du stockage sécuritaire sur place. C’est aussi plus simple d’un point de vue logistique
Les États-Unis vont-ils prendre la menace au sérieux ?
Ferranti ne porte pas de jugement de valeur sur les sanctions. Il s’est simplement concentré sur les conséquences qu’elles engendrent. Selon lui, des règles plus claires devraient être définies concernant les motifs qui peuvent déboucher sur des sanctions ou des gels d’actifs.
Tant que le dollar continue d’être utilisé comme une arme, de nombreux pays vont chercher des moyens de se dédollariser. Et si l’or reste l’actif de choix pour le faire, rien ne dit que certaines banques centrales ne vont pas se laisser tenter par l’acquisition de quelques Bitcoins.
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