Banques en ligne : l’état de grâce va-t-il durer ?

Dernière mise à jour le 18 juin 2020

Un Français sur dix est désormais client d’une banque 100% en ligne, soit une progression de +20% sur l’année 2015-2016. Cet état de grâce est-il durable pour les banques en ligne ? Pas si sûr … les problèmes pourraient arriver plus rapidement qu’on le pense, d’après une étude du cabinet Simon-Kucher*.

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À court terme, les perspectives des banques restent prometteuses

L’attrait des banques en ligne est une réalité qui se ressent dans les chiffres : 7,1% des Français possédaient une banque en ligne en 2014, contre 8,3% en 2015 et 10% en 2016 ! Les premiers échos de l’impact de la loi Macron, facilitant la mobilité d’une banque à une autre, annoncent des ouvertures de compte records pour le premier semestre 2017.

Ce flux important de nouveaux clients est alimenté principalement par la volonté de bénéficier d’une carte bancaire gratuite (pour 72% des sondés), ou de faire des économies sur les frais bancaires annexes (64%). Ces revendications tarifaires pèsent néanmoins un peu moins lourd dans la balance qu’en 2015, et laissent place à la réactivité (18%, +6 points) et à la réputation des banques en ligne qui commencent à développer leur notoriété propre et leur image qui s’établit désormais à 10% (+3 points).

L’attente se base sur les services à valeur ajoutée

S’il y a une carte à jouer pour les banques en ligne, elle se situe du côté des produits à forte valeur ajoutée pour les clients. Ils sont ainsi 75% à demander des produits d’investissement moins complexes, 67% à réclamer des produits d’épargne ou de produit également plus simples, et 42% à souhaiter des outils plus facilement utilisables pour gérer son budget. Autant dire que la route est toute tracée, mais la concurrence sera rude : les FinTech ne vont pas se faire prier pour prendre leur part du gâteau. Advize, Linxo, Bankin’, … ces services de gestion déjà bien implantés dans les usages de Français pourraient se retrouver en concurrence avec les banques en ligne.

Les cadeaux tarifaires ne suffiront pas éternellement

Il est de notoriété publique que les Français aiment traquer les petites réductions, et sont plus à même de choisir un produit uniquement en fonction de son prix que leurs voisins allemands ou anglo-saxons. Cette primauté des tarifs dans les raisons qui motivent les clients bancaires à migrer vers une banque en ligne n’est donc pas une surprise. “L’écart l’estompe, le réel avantage des banques en ligne est celui des prix”, argue Florent Jacquet de Simon-Kucher et expert financier.

Seulement, la simple perspective de réaliser quelques économies va-t-elle suffire à alimenter la migration des clients vers la banque en ligne pour un moment ? Probablement pas, car toujours selon Florent Jacquet, la part des Français recherchant en priorité un prix bas “ne dépasse pas 15 ou 20%” de la population. Et à terme, la promesse de prix éternellement bas devrait peser sur la rentabilisé économique des banques en ligne. Certaines enseignes telles que Boursorama Banque ou ING Direct en ont déjà tiré les conséquences en retouchant leur politique tarifaire.

*Etude en ligne Simon-Kucher – Research Now menée en février 2017 sur un échantillon de 1054 Français âgés de 18 à 65 ans.

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