Les bénéfices des banques françaises fin 2015

Dernière mise à jour le 6 novembre 2019

Depuis quelques temps fleurissent les messages relatant les bénéfices record des banques alors même que la population se paupérise chaque jour un peu plus. Ce monde du capital appartiendrait-il aux établissements bancaires ? Etres vivants y compris ? Afin d’en avoir le cœur net, nous avons décidé de rechercher les chiffres des résultats et bénéfices des 5 grands groupes bancaires Français ; lesquels sont la BNP Paribas, Le Crédit Agricole, La SG, La BPCE et le Crédit Mutuel.

Il existe bien sûr beaucoup d’autres établissements bancaires en France, mais vous constaterez que, par le jeu des concentrations et des rapprochements ou des rachats, les cinq entités citées plus haut sont réellement les seules banques indépendantes en France. Tour d’horizon.

Qui se cache derrière nos banques ?

Pour commencer, regardons de plus près de quelles sociétés ou marques sont constitués ces cinq grands groupes bancaires.

  • Resultats-net-bnp-paribasLa BNP Paribas est la résultante de la fusion, en 2000, entre la Banque Nationale de Paris et le groupe Paribas. Mais le groupe compte bien d’autres marques à son actif. Sans les citer toutes, sachez que la BNP Paribas est présente aussi bien en Chine (avec 20 % de parts dans la banque of Nanjing) qu’aux Etats-Unis (avec ses filiales Bank of the West et First Hawaiian Bank, représentant plus de 4 millions de clients). Mais on la retrouve aussi en Russie, en Ukraine, en Tunisie, au Maroc ou encore en Pologne, toujours par l’intermédiaire de ses filiales locales. Parmi ses filiales sur le territoire français, on trouve regroupées différentes activités, toujours liées aux financements, aux gestions de fonds et/ou à l’immobilier. Pour citer quelques marques connues, la Banque de Bretagne, Cetelem, Hello Bank, BNP Paribas Invest Immo, le groupe Klepierre, Arval (loueur automobile), Cardif (assureur), BNP Paribas real Estate (autrefois Atisreal), Cortal Consors, UFB Locabail, UCB… La BNP Paribas fait partie de l’indice CAC 40, et est donc cotée au premier marché. Sa valeur actuelle est estimée à 14,7 milliards d’Euros en 2015 (elle a augmenté de près de 600 millions d’Euros sur les 12 derniers mois).
  • Resultats-net-credit-agricoleLe Crédit Agricole est au départ un réseau de banques coopératives et mutualistes qui couvre toute la France. Puis, en 1990, est créée la holding Crédit Agricole S.A., qui en fait tout de suite un des monstres du secteur bancaire. Bien entendu, le Crédit Agricole S.A. est lui aussi coté sur le premier marché Euronext et est partie intégrante du CAC 40. Mais ce n’est pas tout, puisque le Crédit Agricole S.A. est également membre du Dow Jones ou de l’Euro Stoxx 50… L’empire du Crédit Agricole est tentaculaire. La banque verte est littéralement présente partout, avec ses marques et ses filiales. Mais nous pouvons déjà citer ici : BforBank, EKO, les assurances La médicale, le LCL, Indosuez banque privé, Consumer Finance, Santé Magazine, Selexia Immobilier, Sofinco, Square Habitat, Uniéditions, WineAlley.com…
  • Resultats-net-societe-generaleLa SG s’inscrit plus dans le registre de la BNP Paribas. Le mode de fonctionnement de ces deux établissements est assez proche. Elles font partie de ce que l’on appelle communément les « 3 vieilles ». Mais seuls la SG et la BNP restent en vie, le LCL ayant été absorbé par le Crédit Agricole. La SG s’enorgueillit de posséder plus de 30 millions de clients à travers 30 pays dans le monde, au travers de ses nombreuses filiales. Et parmi celles-ci, on compte notamment le Crédit du Nord, autre banque française, au départ composé d’une association de banques régionales ou locales comme la Banque Kolb, dans l’Est de la France, ou la banque Laydernier, dans le Sud-est, par exemple. Rosbank, Boursorama, Franfinance ou ALD Automotive sont également à mettre au nombre des actifs de la SG.
  • Resultats-net-BPCE-La BPCE est une contraction des banques mutualistes Banque Populaire et Caisse d’épargne, intervenue en juillet 2009, suite à la fameuse crise de 2008. Au rang des marques du groupe nouvellement constitué, on dénombre, entre autres ; Natixis, Nexity, le Crédit Foncier, le Crédit Maritime, le Crédit Coopératif, la Banque Palatine, l’assureur CNP, la Coface, ou encore la Casden, banque de la fonction publique. Les agences immobilières Guy Hoquet et le groupe Foncia sont également des filiales du groupe BPCE. Le groupe annonce qu’il gère 35 millions de clients au travers ses différents métiers, et s’arroge le titre de second groupe bancaire Français, sans toutefois préciser sur quels chiffres il base cette seconde place. Il faut dire que le fonctionnement de ce nouveau groupe est assez particulier, puisque la BPCE est une fusion des deux groupes Caisse d’épargne et Banque Populaire. D’ailleurs, ces dernières sont à 50 % chacune dans la participation de l’organe central qu’est la BPCE.
  • Resultats-net-cm-cicLe cas du Crédit Mutuel est encore plus particulier. En effet, ce dernier est constitué d’une fédération (comme le sont les caisses d’épargnes et les banques populaires), elle-même scindée en deux groupes distincts, qui tendent à se rapprocher, dans le but d’en faire un véritable mastodonte bancaire. On trouve donc le Crédit Mutuel CIC, et le Crédit Mutuel Arkéa. Le Crédit Mutuel Arkéa étant un groupe beaucoup plus léger, quoique possédant tout de même la banque en ligne Fortuneo, nous nous attardons donc plus ici sur la plus grosse des deux entités, le Crédit Mutuel CIC. La banque compte près de 31 millions de clients à travers le monde, et possède aussi de belles filiales, dans différents secteurs d’activité. Ainsi les marques Cofidis et Financo sont apparentées au Crédit Mutuel. Mais ce n’est pas tout, l’assureur Suravenir, la banque en ligne Monabanq ou le groupe de presse EBRA (comprenant l’Est républicain, le Dauphiné libéré, l’Alsace, le Progrès…) viennent compléter l’offre très diversifiée du Crédit Mutuel, qui compte en outre, une société de surveillance (1,5 millions de clients et de téléphonie (NRJ mobile).

Les bénéfices de nos chères banques

recettes banques

A l’heure où la majorité des français peinent à terminer leur mois, au moment où les établissements bancaires annoncent de lourds licenciements ou non reconduction de poste à travers l’Europe, à l’instant où ces mêmes établissements augmentent unilatéralement leurs frais bancaires, leurs résultats n’ont jamais été aussi bons.

D’ailleurs, certaines de nos banques font partie de ce que l’on appelle les « too big to fail », ces banques ou établissements financiers qui, s’ils s’écroulaient, poseraient un risque systémique à l’économie mondiale. C’est-à-dire que si une telle banque devait faire faillite, elle est tellement grosse, qu’elle entrainerait avec elle tout un pan de l’économie internationale. Ce serait alors un véritable jeu de dominos massacreurs.

Le problème, c’est que les politiques ont conçus des plans de sauvetage de ces banques, au cas où le pire arriverait, sans même penser que le meilleur moyen pour éviter le scénario catastrophe aurait été d’interdire d’aussi grosses concentrations. Ainsi, en cas de krach boursier, ces banques seront sauvées par les contribuables, ou directement par leurs clients. C’est ce que l’on appelle la mutualisation des pertes.

Pourtant, nos quatre banques « too big to fail » Françaises peinent à redistribuer leurs bénéfices à leurs clients. Elles ont d’ailleurs plutôt une forte tendance à les redistribuer sous forme de dividendes à leurs actionnaires. C’est ce qu’on appelle la privatisation des profits. Ces quatre établissements sont la SG, la BNP Paribas, la BPCE et le Crédit Agricole. Et le Crédit Mutuel aimerait beaucoup en faire partie, de cette petite trentaine d’établissements de part le monde, jugés trop gros pour faire faillite, et qui seront sauvés quoiqu’il arrive…

Sachez donc, messieurs dames, que quelle que soit la banque dans laquelle vous avez vos comptes, vous appartenez forcément à un grand groupe. Nous ne parlons pas d’ING Direct plus haut mais sachez que cette banque en ligne appartient au Groupe ING. Et ces groupes seront sauvés, avec votre argent, si le pire devait arriver sur les marchés. Ceci démontre bien que tout le système monétaire est contrôlé par quelques actionnaires, au sommet des établissements bancaire. Autrement dit, et à compter du moment où le fait de posséder un compte bancaire est obligatoire, la pieuvre du libéralisme économique supervise le monde entier de ses tentacules…

Cette mise en perspective n’est guère réjouissante, nous vous l’accordons. Néanmoins, la forte concentration des actifs financiers ces dernières années ne peut aboutir qu’à ce type de conséquences. Si nous regardons de plus près les chiffres de nos (très ?) chères banques, nous constatons que ces dernières ne cessent de gagner plus d’argent.

La BNP Paribas a redistribué 2,31 € par action en dividendes pour l’année 2015. Le Crédit Agricole, 60 centimes d’Euros par action. Pendant ce temps, les frais de gestion de compte ont augmenté. Et pendant ce temps, ces deux établissements ont programmé des licenciements en masse dans toute l’Europe pour l’année à venir.

Nous avons réalisé un léger tableau récapitulatif des résultats de ces cinq groupes bancaires français. Vous pourrez ainsi constater par vous-mêmes quelles ont été leurs progressions respectives au cours de l’année 2015. Pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, sachez que chaque établissement bancaire laisse à disposition, sur son site, un communiqué de presse complet détaillant tous les chiffres des résultats 2015.

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