Un bref bilan de santé des banques en ligne

Dernière mise à jour le 7 septembre 2022

Les banques en ligne prospèrent. On le sait et on le répète. Mais de temps en temps, il est bon de revenir un peu sur les chiffres, les données et les événements qui rythment la vie de ces nouveaux acteurs bancaires. Comme pour marquer un moment de leur croissance et pour faciliter la compréhension de cette évolution des services bancaires. Aux dernières nouvelles, plus de 3 millions de Français ont franchi le cap et sont passés aux transactions 100 % numériques. Et le processus s’accélère…

D’ailleurs, s’il fallait un marqueur de plus pour démontrer la progression exponentielle du nombre de clients désormais inscrits sur un service de banque en ligne, la Royal Bank of Scotland pourrait en délivrer un facilement. La grande banque toujours contrôlée par l’état Britannique déclare devoir fermer 158 agences sur le territoire Grand Breton, ce qui menace directement 770 emplois. Pourquoi ? Voici la justification de la RBS : devant la montée spectaculaire des banques en ligne, nous devons nous adapter. Et s’adapter, en matière bancaire, ça veut souvent dire dégraisser. Ce ne sont pas la BNP Paribas, La Société Générale ou encore le Crédit Agricole qui diront le contraire, elles qui ont déjà prévu depuis plusieurs années de réduire drastiquement leurs effectifs respectifs.

 

Les banques traditionnelles dégraissent…

Il faut dire aussi que la RBS n’a plus fait de bénéfice depuis 2007 et qu’elle symbolise à elle seule un modèle bancaire qui se voit dépassé, et de plus en plus vite. Dans ces conditions, c’est soit l’adaptation rapide, soit la mort certaine. Un peu comme le principe de Darwin adapté au monde financier. La RBS, qui avait donc bénéficié du sauvetage le plus couteux du monde après la crise des subprimes, va donc fermer des agences en nombre. L’humain et l’échange physique y perdront forcément, mais l’efficacité bancaire risque fort d’y gagner beaucoup. Et dans un monde qui poursuit sa course effrénée dans le numérique total et le contrôle par la technologie, le chemin que nous empruntons est inéluctable…

Mais si autant de personnes courent vers les banques en lignes, ou, plus généralement, vers les services bancaires en ligne, c’est bien qu’il y a une raison. Et cette raison, c’est le coût. Et cette économie de frais bancaire est chiffrée en moyenne à près de 87 % par an. Une banque en ligne vous coûte donc 87 % de moins tous les ans qu’une banque de dépôt. Si nos salaires étaient suffisamment hauts, et que les perspectives économiques étaient souriantes et apportaient sérénité et joie, nous n’en aurions que faire du coût annuel de nos frais bancaires, non ? Mais c’est loin d’être le cas. Devant une pression patronale et capitaliste plus forte que jamais, la précarité ne cesse d’augmenter, et force est de constater que les nouveaux modèles permettent des économies d’échelle dans le budget des ménages.

Le paradoxe, c’est que plus nous courrons vers les banques en ligne, et plus les algorithmes et autres bots prendront la place des salariés humains, contribuant ainsi à encore plus de précarisation. C’est un cercle vicieux qui nous est présenté comme quelque chose de positif. Amusant, pour qui sait prendre un peu de recul sur la situation. Mais assez grave au fond. A moins que l’on ne trouve une solution qui permette un jour à tout un chacun de vivre décemment sans pour autant devoir avoir recours à l’argent. En attendant, le système s’installe sur des bases virtuelles mais de plus en plus solides, et les innovations ne cessent d’arriver.

 

De la LSF au prêt hypothécaire en ligne.

Ainsi, toutes les banques en ligne ajoutent chaque année de nouveaux services ou de nouveaux produits, se rapprochant de cette façon de plus en plus de la conception que nous nous faisons d’une banque. Et, mieux encore, certains services et produits sont plus efficaces, mieux développés et surtout en phase avec l’époque. Monabanq développe un outil permettant de dialoguer en langue des signes, Fortuneo s’associe à la plateforme SmartAngels et permet ainsi à ses clients d’investir sur des entreprises non cotées en bourse. C’est une autre utilisation du crowdlending ; l’association de business angels et de clients d’une banque pour le développement de l’économie réelle.

La Banque Postale lance une application permettant le paiement par reconnaissance vocale. Le problème des paiements en ligne est lié à l’authentification du payeur. Jusqu’ici, le système privilégié est celui de l’envoi d’un code de confirmation chiffré par sms. Ici, après le paiement, une boîte vocale appellera le client qui devra s’identifier en répétant une phrase. Si l’identification s’avère exacte, un code à trois chiffres sera donné au client, qui pourra finaliser sa transaction. Même si l’empreinte vocale ne peut être l’outil de vérification de base, car sans doute trop simple à falsifier, il permet toutefois de doubler la sécurité, en s’associant à un autre système biométrique ou basé sur un mot de passe.

Dans un autre ordre d’idée, Keytrade, la banque en ligne Belge aujourd’hui dans le giron du CM Arkéa, lance son prêt hypothécaire entièrement en ligne, première du genre. Les clients de Keytrade pourront donc désormais obtenir leur prêt immobilier sans aucun besoin de se déplacer en agence ou d’envoyer des documents par courrier. Mais si ces innovations attirent l’œil et la curiosité, ils ont surtout pour but d’attirer la clientèle. Et le prêt immobilier est une des armes principales permettant aux banques de récupérer et de fidéliser un client. De cette façon, cette stratégie nouvelle, plus rapide, plus réactive, moins paperassière et bien plus pratique, doit permettre aux clients de considérer désormais Keytrade comme leur banque principale et non plus comme un simple compte bancaire d’appoint.

 

Les Fintechs, l’avenir des banques en ligne.

Comme on peut le voir, ce n’est au niveau de la créativité que les choses pêchent encore un peu. L’innovation est partout. Et les choses vont d’ailleurs tellement vite que certaines de ces innovations passent totalement inaperçues. Il devient difficile d’exister au milieu de nuances d’un même modèle numérique. Les banque en ligne commencent à capitaliser sur leurs succès, les Fintechs continuent d’inventer les systèmes de demain, ce pendant que les grandes banques observent le tout et sortent le carnet de chèque avant de se faire devancer par la concurrence sur telle ou telle nouveauté.

La lutte est intense et le moindre retard ou le moindre loupé pourrait remettre en question l’avenir entier d’un groupe bancaire. Plus le train avance, et plus il accélère. Il est toujours plus facile de le prendre en marche avant qu’il n’atteigne sa vitesse de croisière. Pour autant, le combat n’est pas encore gagné pour le numérique en face du physique. Il reste un point à optimiser ; la confiance. Au final, beaucoup de gens sont encore réticents à l’idée de tout transférer sur un compte bancaire totalement invisible, avec de l’argent exclusivement numérique. Et ce doute est alimenté par deux idées principales ; la confiance de plus en plus modérée que les usagers ont en leur banque, quelle qu’elle soit, et la peur du piratage.

S’il est vrai qu’aucun système n’est infaillible, il sera impossible de rassurer les plus effrayés par ce système bancaire. Mais il faut leur dire aussi que leur banque physique est autant en danger que n’importe quelle banque en ligne. Il est aussi simple de voler un compte au CIC que chez Monabanq, ou au Crédit Agricole que chez BforBank. N’importe quel hacker pourrait vous le confirmer. Quant à la confiance dans les banques elles-mêmes, là, c’est une autre histoire. Mais sachez que même si vous tombiez sur la perle rare, la banque à qui l’on peut faire une confiance absolue, il suffirait qu’une seule des 30 banques systémiques du monde s’effondre pour que tout le système s’écroule, partout dans le monde, y compris votre banque super éthique. Pire, l’argent ne vaudrait plus rien.

Alors dans ces conditions, raisonnons par l’absurde. Perdu pour perdu, essayons au moins de payer le moins cher possible et d’en laisser le moins possible aux établissements bancaires, passons aux banques en ligne.

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