Dernière mise à jour le 18 juin 2020
Pour une entreprise qui se targuait de proposer un “compte sans banque”, c’est désormais raté ! Le Compte Nickel, sur lequel nous avons publié un avis détaillé très récemment, appartient désormais à l’une des “banques françaises “too big to fail”. En effet, le groupe bancaire a annoncé ce 4 avril 2017 l’acquisition à 95% de ce service de comptes bancaires simplifiés. En signant cette opération, BNP Paribas avance d’un pas supplémentaire dans sa relation avec les FinTechs. Est-ce un simple effet de mode, ou une stratégie à long terme ?
Hugues le Bret, président de Compte Nickel
Compte Nickel, une étoile montante de la FinTech
Depuis sa création en 2012 par la Financière des Paiements Electroniques (FPE), le Compte Nickel connait une success story impressionnante. Les velléités de cette société sont pourtant simples : offrir à tous les clients, même les plus modestes, l’accès à un compte bancaire sans l’encombrement et les exigences d’une “banque” dans le sens classique du terme. Commercialisé à travers le réseau des buralistes de l’Hexagone, le Compte Nickel compte déjà plus de 540 000 clients ayant ouvert un compte (avec une dynamique de 25 000 nouveaux comptes ouverts par mois), assorti d’une Mastercard. Cette “cible universelle”, selon les mots de l’un des cofondateurs Hugues le Bret, a permis au Compte Nickel de se distinguer dans un milieu pourtant assez compétitif. Avec un coût de 20€ par an, sans condition de revenu, cette solution permet de gérer son compte par Internet, que l’on soit majeure ou … mineur ! L’offre est en effet accessible aux jeunes de plus de 12 ans. Et cette politique permet au Compte Nickel de recruter sa clientèle bien au-delà de sa cible initiale des ménages les plus modestes.
39 millions d’euros de levées de fonds plus tard, Compte Nickel a pignon sur rue auprès des Français. Cependant, ce compte “sans banque” ouvert en rébellion contre le système bancaire a conclu un rachat estimé autour de 200 millions d’euros selon nos informations. IL s’agit du plus important chèque déboursé en France pour l’acquisition d’une FinTech.
Compléter un panel d’offre existant
Avec cette acquisition, BNP Paribas ne cache pas ses prétentions sur l’extension de son offre digitale. L’objectif revendiqué par le groupe bancaire est d’atteindre les 2 millions de clients avant 2020. C’est la promesse d’un coup d’accélérateur pour Compte Nickel, qui voit ses objectifs de diffusion presque doubler (de 5000 à 10000 bureaux de tabac en 2018), et qui pourrait étendre son offre existante grâce au backup d’un champion bancaire tel que BNP Paribas.
Dans les faits, la BNP assure que la fusion n’aura aucun impact sur l’autonomie commerciale du Compte Nickel, accessible depuis 2014 chez de nombreux buralistes. Une chose est sûre, cependant : cette acquisition marque un virage significatif dans la relation qui se développe entre les banques traditionnelles et la FinTech. BNP Paribas réalise en effet le tour de force de s’emparer d’une FinTech qui s’était construite en opposition au système traditionnel. La transaction aura-t-elle un impact sur Hello Bank!, la banque en ligne de la BNP, qui peinait à acquérir de nouveaux clients au dernier trimestre de 2016 ? C’est fort possible, car l’exemple de réussite du Compte Nickel apporte de nouveaux axes de croissance stratégiques dont BNP Paribas et Hello Bank! peuvent s’inspirer.
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