Digitalisation : la banque craint pour ses emplois

Dernière mise à jour le 18 juin 2020

C’est un débat qui est éternel, et qui revient dans le débat public à intervalles réguliers : le progrès technique et les emplois. D’après de nombreux théoriciens, mais aussi un simple raisonnement logique, le progrès technique permet à l’Homme de s’émanciper de son travail, en étant remplacé par des robots qui effectuent les tâches faciles et répétitives. Mais si le travail manuel et certaines tâches bureautiques sont effectuées par des robots et des ordinateurs, que devient l’Homme qui a été remplacé ? Il n’a plus d’emploi, et il est donc privé de source de revenus.

Les emplois sont-ils vraiment menacés ?

C’est en tout cas ce que pensent les employés du secteur. Selon une étude réalisée pour le syndicat SNB/CFE-CGC, 37% des employés sondés ont déclaré craindre pour la sécurité de leur emploi en 2017, contre 23,1% en 2011. Ce chiffre est d’autant plus éloquent qu’il y a quelques décennies, le secteur bancaire était encore estimé comme une branche protégée du chômage. Quelle est la raison de cette recrudescence d’inquiétudes ?

La transition numérique est incontestablement le facteur explicatif principal de ce phénomène. L’ensemble du secteur s’est engouffré dans une révolution des pratiques commerciales et de la relation clientèle, avec la montée des nouvelles technologies de l’information et des communications. Face à la montée de la concurrence des banques de troisième génération telles qu’ING Direct, Hello Bank!, Boursorama ou Fortuneo, on observe de plus en plus de fermetures d’agences et de services en ligne. L’intelligence artificielle et les Chatbots prennent le pas sur les conseillers téléphoniques, et le client devient maître de la gestion de ses comptes, supprimant de fait l’intermédiaire du banquier qui était autrefois un si précieux conseiller.

emplois secteur bancaire - illustration

Quelle parade peut-on adopter ?

Face au progrès technique, la destruction d’emplois n’est pas une fatalité : l’exemple régulièrement cité est celui de l’ouvrier qui s’occupe d’entretenir la machine qui remplace le poste de travail qu’il occupait auparavant. L’ouvrier est donc affecté à une tâche souvent moins pénible physiquement, et mieux rémunérée puisqu’elle requiert davantage de connaissances. Dans la banque, un tel schéma est aussi envisageable, même s’il nécessite une véritable mobilisation des services de formation professionnelle.

Car c’est l’un des autres chiffres importants de l’étude menée pour la SNB/CFE-CGC. D’après cette dernière, presque 80% des sondés envisagent de devoir changer de métier dans les années à venir ; une hausse de +6,3 points depuis 2011. Ce sentiment est évidemment lié à la montée en puissance du digital, c’est une crainte assez rationnelle dans un monde où les qualifications techniques sont de plus en plus exigées, et notamment sur les outils numériques.

Il appartient donc aux banques de repenser l’utilisation qu’elles font de leurs ressources humaines : les process doivent être repensés, de l’accueil en agence au front-office digital, des agences physiques aux call-centers. Les attentes des clients sont en train de remodeler les pratiques profondément, et la banque devra bien se remettre en question … tout l’enjeu est de s’adapter à la nouvelle donne économique, tout en conservant la richesse que représentent des collaborateurs enthousiastes et confiants en l’avenir.

 

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