Les FinTechs sont-elles vraiment indépendantes ?

Dernière mise à jour le 16 septembre 2022

Nous en parlions en détail il a quelques semaines dans un article consacré : le Compte Nickel, l’un des fleurons de la FinTech française, a été racheté au début de l’année 2017 par BNP Paribas, banque tentaculaire d’envergure mondiale, dont la réputation n’est plus à faire. Au delà de ce simple rachat, c’est tout un secteur qui s’est retrouvé chamboulé par une seule et même question : les FinTechs sont-elles réellement indépendantes des banques traditionnelles ?

L’indépendance remise en cause

Tarifs plus intéressants, expérience utilisateur repensée, instantanéité des transactions, … nous ne sommes pas sans savoir que les nouveaux acteurs du marché bancaire développent une multitude de services innovants, qui métamorphosent en profondeur les codes du secteur. Mais ces FinTechs couronnées de succès sont très nombreuses à être rachetées par de plus grands groupes : le Compte Nickel, de par sa valorisation proche du milliard de dollars, est celle qui a fait le plus de bruit. Mais la liste est longue : Fidor alliée à la BPCE, Simple récupérée par BBVA il y a 3 ans, Leetchi tombée dans la nasse du Crédit Mutuel Arkéa, … et même la banque Edel qui a sauvé Morning de la faillite, anéantissement au passage les rêves de cette dernière.

Ces opérations de rachat sont en fait directement en lien avec la question du financement, et notamment du besoin en fonds de roulement que les néobanques ont pour développer leur activité. Comme n’importe quelle start-up, l’atteinte du seuil de rentabilité tant recherché est un véritable défi qui nécessite de toucher un maximum de clients dans un laps de temps assez réduit. Le financement s’effectue sur levées de fonds, en attendant que l’activité économique génère les premières rentrées d’argent. Mais malgré toutes les précautions prises pour limiter les coûts, il arrive que la machine s’emballe, et qu’une FinTech déraille.

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Alliances stratégiques : aveu d’échec, ou consécration d’une réussite ?

Si les alliances ne parfois de très bonnes idées dans le cadre de stratégies de croissance pérennes, elles sont aussi contradictoires pour des start-ups qui ambitionnent à chaque fois de “révolutionner la banque” à leur petite échelle. L’alliance permet de franchir la barrière de l’accès aux fonds propres et de limiter la fragmentation du capital, en adossant une FinTech à une plus grande structure qui dispose déjà de capitaux. C’est le choix qu’a fait Fidor, en se rapprochant du groupe Banque Populaire – Caisse d’Epargne (BPCE). La différence entre un fonds d’investissement et une banque, c’est que cette dernière cerne bien mieux le métier et les contraintes qui y sont liées, et se montre moins impatiente dans les résultats qu’un capital-risqueur classique.

Les levées de fonds se poursuivent donc, car elles constituent l’un des axes privilégiés d’accès à la liquidité. L’investissement en capital-risque dans ce secteur dynamique a même atteint 610 millions de dollars l’an dernier en Europe, un nouveau record. Le danger est de voir se multiplier des projets qui n’ont pas vraiment de but à part entier, si ce n’est de se faire racheter. Certains business models ne sont pas soutenables à long terme, mais peuvent survivre et être portés plus loin s’ils sont internalisés par une banque au travers d’une opération de rachat. Rester indépendant, notamment au moyen d’une niche bien exploitée, relèvera de plus en plus de l’exploit. Mais dans l’ensemble, les années qui viennent promettent de belles évolutions à nous autres consommateurs.

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