Dernière mise à jour le 18 juin 2020
Nous vous l’avions annoncé sur ce blog, l’opérateur téléphonique Orange va lancer sa propre banque, Orange Bank. Expert du réseau de communication et de l’internet, il manquait à Orange l’expertise bancaire, et accessoirement, la licence permettant de devenir banquier. Ce premier point fut résolu très vite lorsque l’opérateur téléphonique a racheté 65 % des parts de Groupama Bank, alors distribuée par les 1 000 agences GAN sur le territoire. Reste maintenant à finaliser.
Au départ annoncée dès septembre 2016, puis reculée en février 2017, Orange retarde encore l’arrivée de sa banque 100 % mobile. La néobanque ne déboulera sur nos marchés bancaires qu’à compter d’avril 2017. Deux mois supplémentaires à attendre pour enfin découvrir l’offre d’Orange. Ces deux mois sont justifiés par la volonté de pouvoir proposer d’entrée de jeu une gamme complète de services bancaires sans qu’il puisse y avoir le moindre accroc. Les jours qui restent avant l’ouverture officielle servent donc à tester et tester encore toutes les applications donnant accès à toute la gamme de produits.
Un service parfait dès l’ouverture.
Parce qu’Orange Bank ne veut surtout pas se planter à l’ouverture. Rappelons-nous que la future néobanque a annoncé vouloir révolutionner l’offre bancaire. Le moindre couac à l’ouverture serait donc fortement relayé et moqué, et aurait un impact très négatif sur l’image du nouvel établissement. Ensuite, Orange Bank déclare attendre 100 000 clients dès les premieres semaines d’ouverture. Et soyons certains que le business modèle a déjà intégré ces chiffres. Une erreur, et le business plan est à revoir. De surcroît, les régulations et réglementations du marché bancaire sont complexes et prennent du temps.
Vous l’avez compris, pour Orange, tout doit être nickel avant de procéder à l’ouverture. Mais pas d’inquiétudes particulières. En effet, Orange Bank a débauché André Coisne de son poste actuel. Vous ne le connaissez pas ? Alors voici une brève présentation de ses faits d’armes dans le secteur bancaire. C’est lui qui a lancé ING Direct dès le début des années 2000. Le livret d’épargne à taux boosté a permis à la banque orange (ironie, quand tu nous tiens…) de dépasser très vite le million de clients et de conforter sa place parmi les banques en ligne les plus intéressantes. Autre point important, André Coisne est actuellement le dirigeant de BforBank, la banque en ligne du Crédit Agricole. Mais avec ses 140 000 clients seulement et des perspectives d’avenir limitées, du fait de tensions et de craintes de trop grande concurrence interne (comprenez que BforBank ne doit venir marcher sur les plates bandes de la banque verte), BforBank stagne et Orange Bank offre un challenge bien plus intéressant. Notamment en poursuivant un objectif de 2 millions de clients dans les 10 ans à venir.
Spécialiste de la communication, des réseaux et de la téléphonie, associée à un grand nom de l’assurance, expert de la gestion de patrimoine, et pilotée par un fin connaisseur du monde des banques en ligne, Orange Bank semble donc prendre un bon départ. On verra ce qu’il en est en avril prochain.
La rumeur Free, et la tentation SFR.
On le sait, et Orange Bank apporte une nouvelle preuve, le secteur bancaire subit une grosse mutation. Les banques en ligne vont prendre de plus en plus de place dans la gestion de nos comptes bancaires. Les modèles se succèdent pour s’adapter à un monde toujours plus friand de technologie et, surtout, de rapidité. Les conseillers en agence physique n’ont plus aucun pouvoir, et les principales décisions concernant sa gestion quotidienne et ses placements peuvent être prises sans l’intervention de quiconque. De fait, le modèle d’autonomie et de responsabilisation développé par les banques en ligne et désormais les néobanques ne peut que se développer, surtout auprès d’une clientèle jeune et particulièrement nomade.
Il serait donc étonnant que les autres opérateurs téléphoniques laissent Orange s’échapper tout seul et prendre le marché sans réagir. Il y a quelques mois, une rumeur faisait état de l’intention de Free de se lancer également dans la course. Cette rumeur était basée sur le fait que le nom de domaine FreeBank était bien la propriété de l’opérateur français. Mais voilà, à trop s’enflammer, on oublie de consulter ses sources. Dans les faits, Free possède bien le nom de domaine en question, mais l’a acheté dès l’an 2000, avec une multitude d’autres noms de domaine. Il s’agit plus d’une position défensive. Si Free a acquis ce nom (et les autres), c’est bien pour interdire à quelqu’un d’autre de s’en servir… De plus, en novembre dernier, Maxime Lombardini, le directeur général du groupe Free, a bien précisé que l’idée n’était même pas dans les tuyaux : « Nous avons déjà bien assez à faire ailleurs. »
Mais un autre opérateur, propriété de l’homme d’affaire franco-israélien Patrick Drahi, serait sur les rangs. SFR a déposé le nom de SFR Bank et de SFR Banque à l’INPI. Et cela ne date que du 19 octobre 2016, et concerne bien les services bancaires et les services bancaires en ligne. Pour l’instant, SFR ne réagit pas aux demandes de confirmation de son intérêt pour le business bancaire. Signe supplémentaire que l’idée est bien là. Au final, dans un futur pas si lointain, on peut penser que les opérateurs de téléphonie et autres fournisseurs d’accès à l’internet seront les futurs maîtres du monde financier. Au revoir nos banques traditionnelles, et bonjour au nouveau monde bancaire. Les néobanques et les banques en ligne d’un côté, et les banques sociales de l’autre (NEF, Crédit Coopératif…).
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