Dernière mise à jour le 18 juin 2020
C’est la première semaine d’avril, le printemps semble vouloir trouver sa place, et le temps des mauvaises blagues est passé. Du moins, c’est ce que l’on croyait. Mais en ce 3 avril 2016, l’un des plus gros scandales financiers vient d’éclater : le Panama Papers.
Le Panama Papers, ce sont 109 rédactions réparties dans 76 pays qui se sont alliées pour divulguer ensemble un énorme réseau d’optimisation fiscale via des comptes offshore. On parle bien d’optimisation fiscale, puisqu’il s’agit, dans bien des cas, de défiscalisation légale. Car, si moralement ce type de pratique est toujours condamnable, juridiquement, elles se révèlent souvent être bien dans les clous.
Le choc des chiffres des Panama Papers…
Néanmoins, ce qui choque dans ces révélations, c’est moins le détail technique que l’ampleur de la fraude morale. Pis, les premiers noms qui sortent de cette enquête démontrent que tous les milieux ont recours à ces pratiques destinées à éviter le paiement de l’impôt dans son pays d’origine. Ainsi, pour ce qui concerne la France, on trouve 285 entreprises, pour 77 clients, 108 bénéficiaires et pas moins de 757 « petits porteurs ». Ce sont donc plus de 1 000 personnes morales ou physiques qui sont impliquées dans ce nouveau scandale.
Car les scandales financiers se succèdent les uns après les autres. Après l’épopée Clearstream, le LuxLeaks, SwissLeaks, les OffshoresLeaks, les révélations de Wikileaks, voici donc désormais le Panam Papers. Et ce dernier fera parler quelques temps dans les médias.
Politiques, financiers, sportifs, anonymes, chefs entreprises… Les premiers noms jetés en pâture nous démontrent, si besoin était, que
l’appât du gain conduit toujours à une forme d’épargne bien loin des livrets conventionnels. Et surtout, très éloignée des services fiscaux. Outre le choc suscité par cette grande enquête, c’est la colère qui prédomine. Car on s’aperçoit une fois de plus que ce sont toujours les donneurs de leçons, ceux qui prétendent que le coût du travail est trop élevé, ceux qui stigmatisent les acquis sociaux, ceux qui n’hésitent pas à traiter les pauvres de parasites sociaux, qui cachent leurs avoirs au pays et font ainsi défaut au bon développement économique et social.
Balkany, Drahi, Platini, Cahuzac et bien d’autres encore…
Nombreuses sont les personnalités de haut rang qui sont concernées par cette affaire. Mais le problème est que nous ne connaîtrons sans doute jamais tous les noms. D’abord parce que c’est un consortium de journalistes qui a opéré à l’enquête, et que leur déontologie leur interdit de jeter en pâture tous les documents consultés, pour des raisons évidentes de protection de la vie privée. Mais surtout par ce qu’il s’agit d’un travail d’une vie entière. Constatez par vous-mêmes : 11,4 millions de documents ; 2,6 téraoctets de données… à 10 ko le PDF, dans une multitude de langues (anglais, français, espagnol, russe…). Cela demande énormément de temps avant de pouvoir confirmer qu’un nom cité est bien impliqué dans l’histoire.
Quoiqu’il arrive dans les semaines à venir, une chose est certaine, les montages financiers effectués par les banques responsables de cette grande opération sont autrement plus efficaces et plus rentables que les services bancaires dont nous pouvons jouir à notre petit niveau. Toutefois, en Allemagne, le Fisc a déjà condamné la Commerzbank à 17 Millions d’Euros pour avoir aidé ses clients à détourner l’argent du au Fisc vers des paradis fiscaux. On attend donc avec impatience de voir dans quelles mesures nos chères banques Françaises seront impliquées. Et notamment les trois plus grosses d’entre elles : La SG, la BNP Paribas et le Crédit Agricole, qui règnent sur le monde bancaire Européen.
En attendant, il faut bien comprendre une chose ; les placements réalisés par nos évadés fiscaux au Panama sont loin d’être les seuls. Des paradis fiscaux comme ceux-là, il en existe des dizaines dans le monde. Et notamment aux Etats-Unis, dans le Delaware et le Wisconsin par exemple. Ce qui laisse augurer d’un montant d’évasion fiscale absolument énorme. Car ici, seule une petite fraction des sommes détournées dans le monde chaque année est révélée.
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