Nous comprenons tous le principe de la présomption d’innocence. Cependant, lorsque certains éléments concrets permettent clairement de douter de cette innocence, il est peut-être plus sage de ne pas mettre en avant des personnes au comportement plus que douteux. Apparemment, le New York Times ne le voit pas de cet œil, ce qui fait bondir ceux qui suivent la saga FTX.
SBF confirmé au DealBook
Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, était au programme du sommet annuel du DealBook du New York Times. Parmi les autres participants célèbres, on trouve le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen et le fondateur de Meta Mark Zuckerberg. L’événement d’une journée, qui aura lieu le 30 novembre, sera animé par Andrew Ross Sorkin, lauréat d’un Emmy Award, chroniqueur du Times et fondateur de DealBook.
« L’événement d’une journée mettra en vedette les meilleurs dirigeants d’entreprise et politiques du moment sur une seule scène, » indique l’annonce, qui mentionne également SBF parmi les conférenciers.
Parmi les autres personnes notables invitées figurent Eric Adams, maire de New York, le PDG de TikTok Shou Chew, le président et PDG d’Amazon Andy Jassy. SBF a également confirmé la nouvelle dans un tweet, dans lequel il précise qu’il donnera plus de détails sur la faillite de FTX lors de son discours au sommet.
Les meilleurs dirigeants, vraiment ?
Certes, SBF n’a pas été condamné. Il n’empêche qu’il s’agit de l’une des faillites les plus retentissantes de l’histoire des États-Unis. Rien qu’à ce titre, il ne mérite pas sa place parmi les « meilleurs dirigeants ». On peut donc légitimement se demander ce qu’il se passe dans la tête des organisateurs. La moindre des choses serait d’annuler sa participation.
C’est d’autant plus malvenu que selon les témoignages mêmes du liquidateur et des avocats en charge de la faillite de FTX, des actes illégaux ont été commis. FTX a notamment acheté des propriétés immobilières au nom d’employés et de conseillers avec des fonds d’entreprise. La plate-forme a utilisé les fonds des clients FTX pour faire ses propres paris, en infraction avec ses conditions d’utilisation.
La confirmation de SBF à la conférence du New York Times a donc provoqué la colère de nombreux observateurs qui suivent la saga FTX.
SBF continue de s’excuser
Dans une lettre d’excuses envoyée par SBF, l’ancien PDG de FTX a imputé ses « décisions irrationnelles » aux circonstances « m…iques » (sic) de l’effondrement de FTX.
« J’ai perdu le fil des choses les plus importantes dans l’excitation de la croissance de l’entreprise. Je tiens profondément à vous tous, vous étiez ma famille, je suis désolé, » déclare SBF, selon une copie de la lettre partagée par CNBC.
Au vu des révélations des liquidateurs de FTX, ces excuses ne passent pas. Cette entreprise était devenue une poudrière, il suffisait d’une étincelle pour la faire exploser. Tout ceci ne fait qu’alimenter les théories du complot. Elon Musk avait tweeté à la mi-novembre, par exemple : « SBF était un donateur important des démocrates, il n’y aura donc pas d’enquête ».
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