En juin dernier, Stephen Diehl publiait une longue diatribe contre les crypto-monnaies. Sur fond du fiasco FTX, le Financial Times en a profité pour revisiter ses critiques, qui semblent donner raison à Diehl. Cependant, il nous semble qu’il s’agit d’une analyse parcellaire. Voici pourquoi.
Les « cryptos sont une immense arnaque »
« Les cryptos sont une immense arnaque, bien qu’elle soit élaborée »… Voici comment commence son attaque frontale contre les cryptos. Selon le FT, Diehl est légitime pour critiquer, car il a une formation technologique et économique. Son livre, Popping the crypto bubble, a été publié en juin. Pour les investisseurs dans les cryptos, il ne révèle rien d’extraordinaire. Oui, depuis ses débuts le marché des crypto-monnaies est un véritable Far-West. Oui, l’absence de régulations et l’anonymat des débuts a attiré beaucoup de personnages peu recommandables. Cependant, on peut difficilement reprocher à la technologie de Bitcoin ou d’Ethereum d’être responsable de tout ça.
La fraude financière est vieille comme le monde, les cryptos ne sont qu’un véhicule
Satoshi Nakamoto a créé Bitcoin il y a plus de 10 ans. Avec d’autres bénévoles, il a tenté de mettre en place une monnaie numérique neutre, dont la valeur ne peut être diluée. Il n’a jamais vendu ses jetons, qui dorment toujours sur des wallets. Tel un Tesla, il a mis son génie au service de la planète de façon désintéressée. Bien que différent, Vitalik Buterin (Ethereum) est également doté de principes moraux solides.
Dans les années qui ont suivi la naissance de Bitcoin, les utilisateurs furent séduits par ses promesses. Oui, il y a(vait) une certaine colère populiste qui a permis son adoption. Quand on a son argent bloqué à sa banque, pouvoir garder ses fonds sans risque de contrepartie est séduisant. Les sommes folles dépensées pour Lehman ont attisé une colère populaire compréhensible.

Les magouilles des cryptos sont nées dans la finance traditionnelle. Rug pulls, spoofing, pump & dump, insider trading… Toutes ces choses avaient lieu avant les cryptos, et se passent maintenant sur les marchés traditionnels. Certes, l’absence de régulation signifie que dans les cryptos, on peut oser encore plus. Mais le fait que les banques soient régulées ne les empêchent pas de s’adonner régulièrement à ces activités totalement illégales.
La liste des scandales bancaires de ces dernières années est longue comme le bras
Chaque année, des banques respectables doivent payer pour des centaines de millions de dollars « d’amendes ». Bien souvent, il s’agit d’actions criminelles qui sont simplement punies par une sanction financière.
Prenons ce communiqué de la SEC du 27 septembre 2022 pour exemple. Rien que dans celui-ci, elle annonce que 16 banques de Wall Street ont payé chacune une pénalité de 125 millions de dollars pour irrégularités dans l’enregistrement de leurs communications. Parmi elles, il y a Bank of America, Barclays, Goldman Sachs, Morgan Stanley, UBS, Deutsche Bank, Credit Suisse…
La finance est un milieu fortement corrompu. La nature humaine étant ce qu’elle est, les cryptos ne sont pas immunisées. Cependant, la blockchain peut régler le problème.
Comment la blockchain peut régler le problème
La chaîne de blocs rend les transactions publiques, qui ne sont pas altérables. C’est ainsi que l’on sait, par exemple, que pour plus de 600 millions de fonds ont quitté FTX. Si des fonds avaient quitté Wirecard, une autre faillite frauduleuse, on est incapable de le savoir. A ce niveau, les « cryptos corrompues » sont plus transparentes.
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