EDF retarde le démarrage de trois réacteurs nucléaires en raison de l’arrivée de l’hiver !

Électricité de France SA a prolongé la maintenance de trois réacteurs nucléaires, ajoutant de la tension sur l’approvisionnement en électricité en France et dans les pays voisins alors que les températures baissent. 

EDF en difficulté alors que l’hiver arrive

Le redémarrage du réacteur Flamanville 2 (1 330 mégawatts) d’EDF a été retardé de cinq jours, et donc jusqu’au 1er décembre, a indiqué l’entreprise mercredi sur son site Web. L’arrêt du réacteur Cruas 2 est lui prolongé de huit jours, aussi jusqu’au 5 décembre, et le redémarrage de Dampierre 2 de dix jours, jusqu’au 9 décembre.

Les arrêts de maintenance des réacteurs sont plus longs que prévu et les réparations de fissures inattendues dans les conduites réduisent la production d’EDF, cela fait passer la France du statut d’exportateur à celui d’importateur d’électricité. Le gestionnaire du réseau électrique français met en garde contre une éventuelle pénurie d’électricité en raison de l’augmentation de la demande de chauffage pendant les mois les plus froids de l’année.

La pénurie d’électricité, combinée aux coupures de l’approvisionnement en gaz de la Russie vers l’Europe, a fait augmenter les prix de l’énergie sur tout le continent. L’importance du parc nucléaire français a été mise en évidence cette semaine, alors que le Royaume-Uni faisait face au premier test de l’hiver, avec des températures froides combinées à de faibles vitesses de vent lors du pic de demande d’électricité du soir. Les importations de la France vers le Royaume-Uni ont été fortement augmentées mardi soir pour aider à combler le déficit.

Le prix de l’électricité française pour le mois à venir a augmenté de 15,8 %, son niveau le plus élevé depuis près de deux semaines, tandis que le prix pour l’Allemagne a augmenté de 15,6 %.

La France et l’Allemagne s’allient pour alléger le prix de l’électricité

Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, travaillera avec son homologue allemand, Christian Lindner, pour aligner l’aide aux entreprises qui luttent contre les prix élevés de l’électricité, tout en coordonnant une réponse aux politiques énergétiques américaines.

La France a été l’un des premiers pays à mettre en place un “bouclier tarifaire”, dépensant des milliards pour protéger les consommateurs et les entreprises de la flambée des prix de l’énergie.

“Nous ne ferons pas la guerre entre nous en Europe”, a déclaré M. Le Maire sur France Inter samedi. “Le vrai sujet, c’est le prix de l’énergie aux États-Unis, les États-Unis agissent comme un bloc, l’Europe doit agir comme un bloc.”

Le Maire rencontrera Lindner à Paris lundi, quelques jours avant une visite d’État officielle à Washington d’Emmanuel Macron, qui a critiqué la loi sur la réduction de l’inflation du président Joe Biden. La législation américaine a déclenché des inquiétudes en Europe quant à l’impact des milliards de dollars accordés en primes aux entreprises d’énergie renouvelable.

M. Le Maire a également déclaré qu’il se “battait” pour conserver le système dit Arenh, qui oblige Électricité de France SA à vendre de l’électricité à bas prix par rapport à ses rivaux. Le gouvernement français a récemment déclaré qu’il réduirait la quantité d’électricité vendue dans le cadre de ce mécanisme à 20 térawattheures l’année prochaine, à savoir que ce système doit être approuvé chaque année par la Commission européenne.

Samedi, M. Le Maire a déclaré que la moitié des entreprises françaises bénéficient d’une baisse des prix de l’électricité grâce à l’Arenh. Ce système, créé en 2010 pour se conformer aux règles de concurrence de l’Union européenne, permet aux fournisseurs d’électricité concurrents en France d’acheter à EDF une certaine quantité d’énergie nucléaire par an à un prix fixe. Il a déclaré que “Les entreprises françaises seront protégées au même titre que les entreprises allemandes”.