Notre note
L’extrait
Mon banquier en ligne est une banque en ligne dite de troisième génération. A ne surtout pas confondre avec les pures players. La philosophie n’est pas la même. Ce sont deux mondes différents. Les concurrents directs de Mon banquier en ligne sont LCL et l’agence en ligne de BNP Paribas. On aime ici l’idée qu’un client soit à la fois client en agence et en ligne, à l’instar de ce que pratique HSBC. Pour le reste… ça reste une banque de réseau…
Dernière mise à jour le 1 septembre 2022
Durant les vingt dernières années, de nombreuses choses se sont passées au niveau bancaire. Et, si la plupart d’entre elles restent totalement absconses aux oreilles du grand public, bien d’autres changements ont clairement affecté les usagers bancaires quotidiens que nous sommes.
Nous n’entrerons pas dans le détail de ces métamorphoses. Ce n’est pas le sujet ici. Mais notons toutefois que les principales évolutions se sont ressenties au niveau de la relation client. Alors que par le passé, l’échange humain et l’empathie étaient privilégiés, aujourd’hui, ce sont les algorithmes qui prennent les décisions en lieu et place du conseiller en agence.
Si bien que l’on peut en venir à se demander pourquoi continuer à conserver une agence bancaire physique. Et cela tombe finalement très bien, puisque dans le même temps, les banques redirigent leurs communications vers les activités en ligne. En effet, la technologie aidant, il est aujourd’hui tout à fait possible de passer ses ordres bancaires sans avoir jamais à en rendre compte à un quelconque conseiller. Même s’il est question d’une opposition sur un prélèvement ou d’un prêt.
De fait, on assiste à une véritable révolution du monde bancaire. Deux conceptions des banques en ligne s’affrontent donc ; celle prônant le plus d’indépendance, de simplicité et de rapidité possibles, et que l’on appelle les pure players, et l’autre, qui consiste à retrouver en ligne tout ce que l’on peut faire en agence.
C’est de cette deuxième catégorie, où l’on trouve donc les banques en ligne dites de troisième génération, que relève Mon banquier en ligne. Elle est donc comparable à l’agence en ligne de BNP Paribas (ex Net Agence) ou à LCL, bien plus qu’à Fortuneo, Monabanq ou ING Direct.
L’agence bancaire qui vous simplifie la vie
Pour commencer, qui est Mon banquier en ligne ?
Table des matières
Mon banquier en ligne est simplement une agence virtuelle du réseau des caisses d’épargne. La banque en ligne a été créée en 2011. Comme vous le savez sans doute, les banques dites mutualistes, comme les caisses d’épargne de crédit agricole ou de crédit mutuel, présentent un lourd handicap en cas de déménagement. En effet, si vous devez changer de région, votre compte bancaire ne peut pas vous suivre. Il vous faut clôturer dans votre ancienne région, puis rouvrir un compte dans la nouvelle. Ce qui peut s’avérer assez lourd administrativement parlant.
C’est justement sur ce point que Mon banquier en ligne se révèle être une idée ingénieuse ; l’agence virtuelle des caisses d’épargne permet donc à tous les clients de conserver leurs comptes, malgré les déménagements, en passant par une gestion en ligne. Un peu à l’instar de ce que propose HSBC, mon banquier en ligne n’est pas décorrélé du réseau des caisses d’épargne. Les conseillers que vous pourrez avoir au téléphone dans le cadre de la banque en ligne sont les mêmes que ceux présents en agence, et non des conseillers spécifiques regroupés sur une plateforme.
Néanmoins, mon banquier en ligne ne s’adresse pas qu’aux seuls clients déjà titulaires d’un compte en caisses d’épargne. Tout un chacun peut y trouver son compte… Et venir en ouvrir un compte directement en ligne. Mais il faut savoir dans ce cas, que vous serez rattaché à une caisse régionale physique.
Le compte courant.
Et là, ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué. La présentation évolue sous formes de petits carrés représentants un service ou un produit. C’est compliqué, parce que, comme vous vous en doutez, il existe une multitude de produits et services, chacun déconnecté des autres, mais connectable quand même. C’est compliqué parce que chaque carré amène à une nouvelle page, elle-même parfois déclinée en plusieurs onglets. Et surtout, c’est compliqué parce que la grille tarifaire n’est pas la même dans chaque région de France. Pour connaître les tarifs de gestion d’un compte bancaire, il faut donc choisir sa caisse régionale…
Et oui, c’est le côté fastidieux et très lourd de la chose. Mon banquier en ligne est rattaché aux caisses régionales. Ça a effectivement des avantages, mais pour une personne qui cherche sa banque en ligne, et qui a besoin d’informations que l’on peut comparer en un coup d’œil, ce fonctionnement est surtout source d’inconvénients. On comprend alors mieux pourquoi les caisses de crédit agricole ont opté pour un pure player (BforBank) déconnecté de la gestion de la banque mère. Et la réflexion est la même pour Le crédit Mutuel – CIC avec Monabanq et pour le crédit Mutuel Arkéa avec Fortuneo.
Tout ce que l’on peut donc dire, c’est que la gestion des comptes est facturée de la même façon qu’en agence physique, comme chez LCL, comme pour l’agence en ligne de BNP Paribas, et comme pour HSBC. Si vous cherchez le moindre coût, passez votre chemin. Ici, c’est une banque complète, avec une agence en ligne. Et la chose est la même pour les cartes bleues.
(Pour couronner le tout, d’une caisse régionale à l’autre, les présentations et documents sont différents. Certaines détaillent tout en 32 pages sur un seul document, quand d’autres divisent les tarifs par catégories d’usagers. Certaines proposent déjà des tarifs pour 2016, alors que d’autres ont des tarifs datant du 1er janvier 2015. Et tout est à l’avenant. En fait, les problèmes que l’on a l’habitude de rencontrer concernant l’absence d’homogénéité entre les différentes caisses régionales des caisses d’épargne se retrouvent également en ligne. En ce sens, on ne voit pas bien comment Mon banquier en ligne peut nous simplifier la banque. Ou alors, cela simplifie juste la Caisse d’épargne…)
Ok. ça, c’est le paragraphe qu’on avait écrit l’année dernière. Pourquoi on l’a gardé ? Pour vous montrer que parfois, les banques évoluent dans leur communication. Désormais, il faudra rentrer votre code postal pour avoir directement accès aux tarifs de la caisse de votre région, ou bien choisir une caisse régionale dans le menu déroulant. Cette fois, toutes les caisses semblent avoir mis à jour leurs tarifs au 1er janvier 2017. Mais rassurez-vous, pour le reste, rien n’a changé. Les arborescences et classifications ne sont toujours pas uniformisées…
Comment entrer chez Mon banquier en ligne ?
Pas de minima de revenus nécessaires pour entrer à la caisse d’épargne. Il vous suffit de choisir de quelle caisse régionale vous souhaitez dépendre pour ouvrir votre compte sur Mon banquier en ligne. Vous remarquez comme nous qu’il est toujours intéressant de constater que dès lors qu’une banque offre des services gratuits, elle demande à ses clients de ne pas être trop pauvres. Par contre, dès lors que tous les services sont payants, et parfois assez chers, il n’existe plus de discrimination à l’entrée… Comme le disait M. Cyclopède, Alias Pierre Desproges : « étonnant, non ? »
L’épargne.
Dans la catégorie épargne, Mon banquier en ligne mélange tout ; livrets et comptes sur livrets, mais également OPC, bourse et assurances-vie. Pour la banque en ligne de la caisse d’épargne, il n’y a donc pas de distinction à faire entre épargne et placement. On notera donc la quantité impressionnante de livrets en plus des livrets réglementés très connus que sont le livret A, le LDD et le livret jeune ; livret B, livrets à connecter, compte sur livret régional, livret grand format. En même temps, c’est bien par les caisses d’épargne que Benjamin Delessert a fait débuter le livret A…
Mais le problème est toujours le même quelque soit le produit présenté, il faut se rendre sur la page d’une caisse régionale pour en savoir plus. Nous n’aurons donc pas de tarifs ou de taux de rémunération à l’échelle nationale. Un produit a toutefois attiré notre attention ; le Quadreto. Il s’agit d’une épargne constituée d’un PEL et de 7 comptes à terme. Pour pouvoir en bénéficier, il faut disposer d’un minimum de 6 000 € et pouvoir les placer pendant une durée minimum de 4 ans. La rémunération brute n’est plus affichée, contrairmeent aux années passées.
Mon banquier en ligne propose également des comptes à terme, dont le Quadreto semble faire partie.
Les placements.
On continue donc sur la page « épargne » de Mon banquier en ligne, mais pour parler des placements cette fois. On y retrouve pas moins de 11 contrats différents d’assurance-vie ! Encore plus que chez LCL ! Vous comprendrez qu’il est impossible de détailler ici tous les contrats, mais voici la page sur laquelle ils sont tous recensés. Et vous remarquerez que cette fois, il n’y a pas besoin de rejoindre une caisse régionale pour obtenir l’information cherchée… Ce site manque décidément de cohérence. De plus, les fonds sur lesquels ces contrats sont adossés ne sont pas nommés. Ce qui signifie que nous n’aurons pas non plus les rendements de l’année 2016. Ce qui aurait été bien, afin de se faire une idée chiffrée de ces produits.
Dans ses produits de placement destinés à la retraite, Mon banquier en ligne reprend ses assurances-vie, y rajoute un PEA et sa solution Libre Revenu. En fait, il n’y a qu’un seul produit retraite effectif, et c’est un PERP, tout simplement. Mais pour mieux le connaître, il faut à nouveau rejoindre une caisse régionale…
Côté bourse, Mon banquier en ligne décline une large de gamme de produits, allant de sélection de « solutions d’épargnes » à une gamme de SICAV et de FCP et en passant par les comptes titres ordinaires et les PEA ou PEA PME. Et force est de constater que la lecture est plus claire que l’année passée. Mais il n’est pas évident pour autant que l’on en sache plus.
On ne retrouve plus non plus certains produits pourtant bien visibles l’an dernier. On pense à l’emprunt obligataire BPCE ou encore aux placements immobiliers via la filiale du groupe, I-sélection, spécialiste de l’investissement immobilier de défiscalisation. Est-ce que les produits ont disparu ? Ou est-ce qu’ils ne sont plus accessibles pour le visiteur en ligne ?
La gamme des crédits.
Rendons-nous désormais sur l’onglet « emprunter » et découvrons la gamme de prêts de Mon banquier en ligne. Dans les faits, elle est totalement alignée sur les produits de financement des caisses d’épargnes régionales. On y retrouve donc les prêts aidés comme le prêt à taux zéro ou l’éco PTZ, terrain de jeu totalement déserté par les pure players comme ING Direct ou Boursorama Banque. Mais également, un prêt relais, un prêt In Fine, et deux lignes de prêts plus classiques ; le prêt à taux fixe et à échéance modulable, et un produit appelé Primolis, qui n’est autre que le résultat d’un lissage des prêts. Il est toutefois intéressant qu’un établissement bancaire prenne le temps d’expliquer en quoi consiste le lissage de prêts : https://www.caisse-epargne.fr/particuliers/emprunter/produit-primolis. Bon, par contre, et comme il fallait s’y attendre sur cette question, les taux étant différents d’une région à l’autre, nous n’obtiendrons pas d’indications générales sur le prêt immobilier classique, à moins de parcourir toutes les caisses régionales. Néanmoins, il vous est proposé d’effectuer une simulation en ligne.
Poursuivons le tour des crédits et parlons un peu des crédits personnels. Sur cette page, Mon banquier en ligne décline 12 lignes de crédit. Mais, à y regarder de plus près, on retrouve l’éco PTZ (déjà présent dans les prêts immobiliers) et la carte Visa Izicarte (déjà mentionnée dans les cartes bleues). à force de créer des catégories différentes, on finit par faire des doublons, c’est logique. Pour information, la carte Izicarte est une carte permettant de régler ses achats à crédit. Attention au piège !
Ceci étant dit, Mon banquier en ligne nous propose donc un prêt spécifique véhicule sur 72 mois mais ne parle plus de plafond d’enveloppe empruntable, un prêt dit de trésorerie, sur 10 ans, et plafonné à 75 000 €, un prêt travaux, exactement aux même conditions que le prêt de trésorerie, un prêt véhicule développement durable aux même conditions que le prêt véhicule classique si ce n’est que les frais de dossier sont offerts, un prêt travaux développement durable, aux mêmes conditions que le prêt travaux (?!), un prêt personnel de regroupement de crédits (encore aux mêmes conditions), et un leasing auto, permettant l’accès à un choix de véhicules directement via les caisses d’épargne…
En plus de ces prêts que nous avons l’habitude de côtoyer, on trouve une gamme tout aussi complète pour les prêts étudiants. Mon banquier en ligne suggère donc d’opter pour l’avance sur bourse afin d’acheter les fournitures nécessaires avant que la bourse ne soit versée. Dans la même veine, il nous propose un prêt spécifique, appelé crédit micro portable à 1 € par jour pouvant financer l’achat d’un PC allant de 1 000 à 2 500 €. Mais ce n’est pas tout, on trouve également un crédit à 1 000 € pour le quotidien des étudiants, le crédit premier véhicule, le crédit permis de conduire, le leasing pour jeunes et le crédit pour l’aide au déménagement. Parfois on se demande : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
En y regardant de plus près, quasiment tous ces prêts personnels pourraient être confondus en une seule, voire deux lignes de prêts. Ce qui aurait pour effet de sérieusement simplifier les choses. En fait, Mon banquier en ligne semble souffrir du même mal que LCL. Mais la multiplication des produits, même en façade, n’a jamais donné de gages sur la qualité de ceux-ci. A choisir, nous préférons largement le concept de Younited, ou mieux, d’Hello Bank et de Boursorama Banque, qui ont tout regroupé, quel que soit le projet, sous une formule simple et accessible à tous.
Les assurances.
Trois assurances véhicules, trois assurances habitation, une assurance objets mobiles et un espace dédié à la gestion de vos contrats. Voilà la gamme des produits en ce qui concerne l’assurance aux biens. Pourquoi trois assurances véhicules ? Parce qu’il en faut une classique, une pour les deux roues, et une autre spécifiquement déclinée pour les jeunes conducteurs. La démarche est la même pour l’habitation ; un contrat classique, un autre pour les jeunes et une option télésurveillance. Mais le niveau de complexité développé par un établissement bancaire ne se voit pas encore là. Il y a encore plus détaillé…
En effet, pour assurer votre téléphone portable, vous avez le choix entre… 4 formules ! Impressionnant, non ? Nous vous laissons découvrir ces formules ici. Et la gamme des assurances à la personne suit la même logique ; assurance santé, protection financière familiale, GAV, sécurité obsèques, sécurité urgences, loyers impayés, assurance sur l’épargne, assistance vie, protection juridique, santé jeunes, assurances séjour et études à l’étranger, solution de rapatriement du corps… On ne dit pas que ce n’est pas bien. On dit que c’est illisible. En règle générale, quand un internaute cherche une information, il la veut vite. Je crois que c’est ça, au final, que la caisse d’épargne n’a pas compris…
Mais il y a quand même une chose de bien sur cette nouvelle mouture du site. Vous pouvez désormais obtenir votre tarif d’assurance en ligne, sur trois contrats ; la multirisque habitation, l’assurance auto et la complémentaire santé. Cliquez, et suivez le formulaire. Vous obtiendrez votre tarif en bout de chaine et pourrez ainsi le comparer.
En conclusion.
Certes, l’idée de départ est intéressante. Le fait de ne pas décorréler l’agence en ligne des agences physique permet l’accès à une gestion plus souple et certainement simplifiée aux clients des caisses d’épargne. Certes, à l’instar de LCL, la gamme est très complète. Et bien sûr, à condition que l’on ait bien compris que Mon banquier en ligne est une agence virtuelle rattachée à un réseau physique, l’ensemble est plutôt de bonne facture.
Mais qu’est ce que c’est compliqué ! Parfois, on peut tout connaître du produit, parfois, il faut se rendre sur la page de sa région pour en savoir plus. Certains produits sont comptés deux ou trois fois. Et la banque pourrait facilement faire l’économie de 50 % de ses produits en les fondants les uns avec les autres, de façon à présenter une gamme plus accessible et moins rébarbative à découvrir. Car le souci est là. Si la chose semble être cohérente dans la logique d’une personne déjà cliente à la caisse d’épargne, pour un visiteur cherchant son chemin, c’est beaucoup trop complexe, et beaucoup trop long.
On comprend dès lors pourquoi les agences en ligne, ou banques en ligne de troisième génération ne peuvent pas concurrencer les pure players… Il ne s’agit tout simplement pas du même monde, pas de la même philosophie. Mais comment peut-on attirer une clientèle nouvelle en ligne en étant aussi peu en phase avec les codes du monde en ligne : réactivité, gratuité, simplicité ?
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